5 Novembre 2014
Un an après la sortie de son dernier album, Les chansons de l'innocence retrouvée, Etienne Daho est à l'Olympia pour quatre représentations de son Diskönoir Tour. Retrouvailles intenses entre le Parrain de la pop française et son public.
Exception faite de quelques représentations du Condamné à mort de Jean Genet avec Jeanne Moreau en 2011, on n'avait pas vu Etienne Daho prendre les routes européennes (France, Angleterre, Belgique) depuis six ans, soit l'écart entre son dernier disque (Les chansons de l'innocence retrouvée, lire l'article du 19 novembre 2013) et son prédécesseur, L'invitation, paru en 2007. Ce Diskönoir Tour était d'autant plus attendu que le chanteur a été victime de problèmes de santé à l'été 2013, l'obligeant à reporter cette tournée de quelques mois.
C'est à l'Olympia, sa salle parisienne de prédilection, celle qui l'a vu naître il y a trente ans déjà, que Daho fait son retour, du 3 au 6 novembre pour quatre représentations devant un public surchauffé. La salle s'est remplie, il est 20h, le groupe de trois new-yorkaises Au Revoir Simone (aux crédits du titre phare de son dernier album) entre en scène pour une première partie électro-pop, tous synthés devant, plongeant la salle dans une nostalgie eighties bienvenue puisque le public est majoritairement composé de 35-45 ans.
21h pétantes. Etienne Daho entre en scène à son tour, lunettes noires, costume sombre, chemise au col de prêtre (ou presque), veste à discrètes paillettes et d'un bleu électrique. Sur le thème de l'album fondateur Pop Satori, l'Olympia accueille le chanteur et ses cinq musiciens, tous remarquables (mention spéciale à François Poggio et Mako, les deux guitaristes virtuoses). Quelques nouveaux titres pour se mettre dans l'ambiance (Le baiser du destin, somptueux, ou Un nouveau printemps, puissant) avec l'excellent En surface (signé Dominique A) comme point de bascule. Dès lors, Daho revisite ses -nombreux- tubes (Le grand sommeil, Comme un boomerang -sans Dani-, Tombé pour la France, Epaule tattoo, Bleu comme toi…) avec une énergie pop-rock qui renverse l'audience. Jamais interprété sur scène, Soleil de minuit est un grand moment. Ce titre, écrit pour la BO du film Désordre d'Assayas dans lequel Daho tient un petit rôle en 1986, regroupe tous les ingrédients d'une "Daho song" : paroles faussement légères, rythme entêtant et mélodie imparable. Les arrangements de Mako, fidèle depuis plus de dix ans, sont exceptionnels, peut-être les meilleurs de ces dernières tournées. Le temps de deux rappels (grande émotion sur Ouverture et Des heures hindoues et belle surprise de retrouver le plus rare Il ne dira pas) et 1h40 sont passées. Deux douzaines de chansons et un a capella final (Week-end à Rome) en duo avec le public pour sceller ces retrouvailles aussi grisantes qu'émouvantes.
SETLIST 3 NOVEMBRE 2014 - OLYMPIA
Satori Pop Century
Des attractions désastre
Le baiser du destin
L'homme qui marche
Saudade
Un nouveau printemps
En surface
Le grand sommeil
Les torrents défendus
Soleil de minuit
L'invitation
Comme un boomerang
Tombé pour la France
Sortir ce soir
Le premier jour (du reste de ta vie)
Epaule tattoo
Bleu comme toi
La peau dure
Ouverture
Les chansons de l'innocence
Il ne dira pas
Des heures hindoues
Week-end à Rome (extrait a capella)