6 Février 2015
Véronique Sanson propose son nouveau spectacle Les années américaines pendant dix jours à l'Olympia avant de partir en tournée. Une série de concerts célébrant sa parenthèse de la seconde moitié des années 70 aux Etats-Unis et l'énergie funk-rock de ses albums de l'époque.
Alors qu'elle n'a pas sorti d'album original depuis 2010 (mais le prochain devrait pointer son nez avant la fin de l'année 2015), Véronique Sanson revisite son passé dans son nouveau spectacle, Les années américaines, centré sur sa période d'exil aux Etats-Unis (et son mariage mouvementé avec Stephen Stills) et les cinq albums enregistrés durant cette période 1974-1981. Avant une tournée en France, la chanteuse investit l'Olympia, qu'elle connaît bien, pour une dizaine de représentations.
La première partie est assurée, comme d'habitude, par son fils Christopher Stills, pour quatre chansons rock FM assez banales (mais on pardonne tout à l'amour d'une mère). 21h30, la lionne entre dans l'arène avec le classique Vancouver qu'elle entame a capella. Elle explique à un public acquis à sa cause que le choix de ces Années américaines est avant tout un prétexte pour remettre en lumière des chansons qu'elle n'a pas chantées depuis des lustres, voire jamais sur scène pour l'une d'entre elles. Nous n'aurons donc pas un concert "best of" (elle l'a déjà fait en 2008) mais, au milieu d'une bonne demi-douzaine de tubes tout de même, Véronique Sanson laisse place à des "chansons d'album" pour la plupart méconnues du grand public (mais pas de ses fans).
Le concert démarre en fanfare et avec énergie sur Vancouver, Féminin et Alia Souza avant qu'elle ne retrouve son mythique piano pour Un peu plus de noir ou Monsieur Dupont, des pépites de son répertoire. La voix est assurée, juste et puissante, contrairement aux dernières tournées (2005, 2008 et 2011) où, les années alcooliques n'étant pas encore totalement passées, la chanteuse perdrait parfois son vibrato légendaire. Ce qui retient l'attention dans ces chansons des années 70 (à part quelques exceptions des années 80/90), c'est leur énergie, l'aspect funk-rock de sa musique, alors que les autres chanteurs français étaient encore en pleine variété (Michelle Torr, Daniel Guichard, Michel Sardou, Serge Lama connaissaient là leurs grandes années). Loin de l'ambiance "Maritie et Gilbert Carpentier", Véronique Sanson apparaissait comme la plus américaine des chanteuses françaises. En réécoutant Bernard's song, Celui qui n'essaie pas… ou On m'attend là-bas, on se rend compte de la modernité de Sanson. Son répertoire n'a, d'ailleurs, pas pris une ride en plus de quarante ans de carrière.
Communicative, drôle (elle l'est toujours) et visiblement heureuse de ces retrouvailles, la star a donné un show de deux heures sans fausses notes, malgré ce qu'elle dit en quittant la scène sur une blague en appuyant sur quelques notes de son piano "pour corriger les fausses notes". Le moment le plus émouvant du concert intervient à mi-chemin sur Le maudit, prière du repentir et déclaration d'amour secrète à son ex, Michel Berger, qu'elle a abandonné pour Stills. La salle se fait silencieuse et les mots résonnent comme dans une église ("tu es prisonnier de ton secret, mais ta douleur efface ta faute"). Après un premier rappel où elle nous gratifie d'un vrai numéro de guitare électrique, "Véro" revient seule au piano pour ses deux classiques, toujours aussi actuels et bouleversants, Amoureuse et Ma révérence. Les murs du music-hall se souviennent encore des dernières notes lorsque le public quitte la salle, non sans avoir offert à cette grande dame de la chanson une standing ovation digne de ce nom.
SETLIST
Vancouver
Féminin
Alia Souza
Un peu plus de noir
Toi et moi
Monsieur Dupont
Je suis la seule
Bernard's song (il est de nulle part)
Les choses qu'on dit aux vieux amis
Le maudit
Full Tilt Frog
Besoin de personne
Je me suis tellement manquée
Il a tout ce que j'aime
Harmonies
Chanson sur ma drôle de vie
Celui qui n'essaie pas (ne se trompe qu'une seule fois)
Tu sais que je t'aime bien
Paranoïa
Bouddha
On m'attend là-bas
Amoureuse
Ma révérence