29 Juin 2018
Pour son premier long-métrage, Ari Aster signe un film d'épouvante particulièrement intense. Hérédité plonge dans les méandres d'une famille accablée par le malheur et un étrange héritage. Brillant.
Lorsque Ellen, matriarche de la famille Graham, décède, sa famille découvre des secrets de plus en plus terrifiants sur sa lignée. Une hérédité sinistre à laquelle il semble impossible d’échapper.
Le genre horrifique semble connaître un certain renouveau depuis quelques années et de beaux premiers films salués par la critique et le public, dont Get out ou The Witch, par le même producteur que ce premier long d'Ari Aster, jeune auteur d'une poignée de courts-métrages. L'idée de départ d'Hérédité vient d'une série de drames survenus dans la propre famille du cinéaste, sans qu'il en fasse pour autant une fiction autobiographique.
Tout est réussi dans ce premier film intelligemment pensé, rappelant les meilleures heures de M. Night Shyamalan, William Friedkin ou la terreur de Rosemary's Baby de Polanski. Toni Collette, pleinement investie et méconnaissable, porte le film dans un rôle difficile de mère à la fois protectrice et incapable de veiller réellement sur ses enfants. Mais les surprises habilement distillées pendant près de deux heures nous baladent du suspense à l'épouvante en passant par le drame psychologique avec une mise en scène réfléchie et cette très belle idée du métier de miniaturiste pour Toni Collette, comme prisonnière de cette mise en abîme. Entre fatalité héréditaire et délire paranoïaque, Ari Aster signe un grand film de genre.