"Come as you are", un film de Desiree Akhavan

Deuxième long-métrage de l'actrice et réalisatrice Desiree Akhavan, Come as you are s'est distingué au festival de Sundance. Pédagogique, militant et emmené par Chloe Grace Moretz, le film déçoit par son manque de rythme et d'idées.

Pennsylvanie, 1993. Bienvenue à God’s Promise, établissement isolé au cœur des Rocheuses. Cameron, vient d’y poser ses valises. La voilà, comme ses camarades, livrée à Mme. Marsh qui s’est donnée pour mission de remettre ces âmes perdues dans le droit chemin. La faute de Cameron ? S’être laissée griser par ses sentiments naissants pour une autre fille, son amie Coley. Parmi les pensionnaires, il y a Mark l’introverti ou Jane la grande gueule. Tous partagent cette même fêlure, ce désir ardent de pouvoir aimer qui ils veulent. Si personne ne veut les accepter tels qu’ils sont, il leur faut agir...

Grand Prix du jury à Sundance, Come as you are est l'adaptation du roman pour adolescents du même nom signé Emily M. Danforth. La démarche de Desiree Akhavan va dans le même sens que le récent (et réussi) Love, Simon car il s'adresse à la jeunesse avec ses codes et son langage pour faire passer un message pédagogique sur l'homosexualité.

Chloe Grace Moretz, qui s'éloigne de plus en pus des blockbusters qui l'ont révélée, est excellente en jeune fille rebelle, déboussolée par la découverte de son homosexualité, elle qui a été élevée dans un univers conservateur. Le film s'attache à décrire par le menu le sort réservé aux ados envoyés dans ce qui ressemble à un camp de redressement religieux où la prière est censée venir à bout de ce qui est considéré comme un terrible « péché » dont il faut être absous. Après une bonne exposition des faits et un sympathique galerie d'acteurs, il faut pourtant constater que le film patine et peine à trouver des idées et un rythme pour maintenir l'intérêt.