5 Juillet 2018
Occupé sur d'autres projets, Denis Villeneuve a laissé la main à Stefano Sollima pour signer la suite de son film Sicario, dont le deuxième volet est sous-titré La guerre des cartels. Un thriller à la frontière mexicaine, efficace et bien interprété.
Les cartels mexicains font régner la terreur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Rien ni personne ne semble pouvoir les contrer. L'agent fédéral Matt Graver fait de nouveau appel au mystérieux Alejandro pour enlever la jeune Isabela Reyes, fille du baron d'un des plus gros cartels afin de déclencher une guerre fratricide entre les gangs. Mais la situation dégénère et la jeune fille devient un risque potentiel dont il faut se débarrasser. Face à ce choix infâme, Alejandro en vient à remettre en question tout ce pour quoi il se bat depuis des années…
Consacré sur la scène internationale grâce à ses séries Gomorra et Romanzo Criminale, Stefano Sollima avait dirigé en 2015 un thriller violent et efficace dans la ville de Rome (Suburra). Le réalisateur italien remplace le Canadien Denis Villeneuve, alors pris par le tournage de son remake de Blade Runner. Aux commandes du scénario, comme pour le premier volet, on retrouve Taylor Sheridan, auteur des magnifiques Comancheria et Wind River.
Enlèvements, attaques sanglantes, chaleur du désert à la frontière mexicaine, passeurs, clandestins traqués, tous les ingrédients attendus sont là et la mise en scène de Stefano Sollima est aussi habile qu'on pouvait l'imaginer. Benicio Del Toro, Josh Brolin et la jeune Isabela Moner sont très convaincants. Le plus intéressant dans cette suite reste son aspect sombre, quasiment apocalyptique, comme si le cynisme de toutes les parties avait mené le monde à un point de non-retour. Autre tendance, qui prévaudra certainement sur un troisième volet assuré, c'est l'attitude de transmission du taiseux Alejandro, homme brisé et sicario redoutable, néanmoins toujours là pour les plus jeunes. Une « saga » de qualité.