"The Guilty", un film de Gustav Möller

Récompensé dans de nombreux festivals, The Guilty, le premier long-métrage de Gustav Möller, impressionne par la rigueur de son scénario et de sa mise en scène. Un thriller étouffant et efficace.

Une femme, victime d’un kidnapping, contacte les urgences de la police. La ligne est coupée brutalement. Pour la retrouver, le policier qui a reçu l’appel ne peut compter que sur son intuition, son imagination et son téléphone.

Jeune réalisateur danois d'à peine trente ans, Gustav Möller signe avec son coup d'essai un coup de maître. Inspiré d'un réel appel au 112 d'une femme kidnappée, The Guilty est une plongée en apnée de 85 minutes dans le cœur d'un centre d'appels d'urgence à Copenhague. Avec pour seul acteur à l'écran (ou presque) l'opérateur incarné par Jakob Cedergren, le film fonctionne sur sa trame sonore et grâce à l'imagination du spectateur : « J'ai compris que chaque personne écoutant cet enregistrement verrait des images différentes : une femme différente, un kidnappeur différent, etc… C’est là que je me suis dit : et si on utilisait cette idée d’images mentales dans un film ? » témoigne Möller.

Comme dans Buried ou Locke, le personnage principal est seul à l'image et doit se débattre dans une situation d'extrême urgence. Le travail sur le son, évidemment primordial, est d'une telle qualité que l'on pourrait jurer avoir vu les images de la voiture transportant la jeune femme kidnappée. La puissance de l'imaginaire fonctionne donc à plein régime dans ce huis clos étrange et dont le scénario, remarquablement écrit, réserve son lot de surprises au timing parfaitement dosé. Une nouvelle preuve de la très grande qualité du cinéma danois.