Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Mary Shelley", un film de Haifaa Al-Mansour

Après la sensation Wadjda, Haifaa Al-Mansour signe avec Mary Shelley son premier film en anglais. Porté par la talentueuse Elle Fanning, ce biopic échoue néanmoins à séduire et passe à côté de son passionnant sujet.

"Mary Shelley", un film de Haifaa Al-Mansour

En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s’enfuit avec lui. Elle a 16 ans. Condamné par les bienpensants, leur amour tumultueux se nourrit de leurs idées progressistes. En 1816, le couple est invité à passer l’été à Genève, au bord du lac Léman, dans la demeure de Lord Byron. Lors d’une nuit d’orage, à la faveur d’un pari, Mary a l’idée du personnage de Frankenstein. Dans une société qui ne laissait aucune place aux femmes de lettres, Mary Shelley, 18 ans à peine, allait révolutionner la littérature et marquer la culture populaire à tout jamais.

En 2013, le monde découvrait Wadjda, le premier long-métrage de fiction d'une réalisatrice saoudienne. Un émerveillement de tendresse et de pédagogie féministe dans un pays si peu ouvert. Cette naissance d'une cinéaste ouvrait à la jeune femme les portes du cinéma mondial. Première saoudienne à diriger un projet hollywoodien, Haifaa Al-Mansour trouve dans ce biopic de l'écrivain Mary Shelley un sujet féministe faisant écho à sa précédente réalisation : « J’ai reconnu en Mary Shelley une âme soeur. J’ai grandi en Arabie Saoudite, dans un environnement où les femmes n’ont pas les mêmes droits que dans la culture occidentale, et en tant qu’artiste, j’ai dû me battre pour faire entendre ma voix »

 

Elle Fanning, fabuleuse actrice révélée par Sofia Coppola (Somewhere) et consacrée par Nicolas Windong Refn (The Neon Demon), brille une nouvelle fois mais se retrouve enfermée dans un film à la mise en scène académique, ampoulée, comme corsetée – à l'inverse de son personnage d'héroïne féministe. L'émancipation voulue par la jeune femme de lettres est entravée par les hommes de l'époque mais surtout par un scénario trop démonstratif, alourdi de nombreuses longueurs et qui ne permet jamais aux personnages de prendre vie, de sortir d'un glacis qui suscite rapidement l'ennui. On espérait mieux de cette réalisatrice prometteuse qui saura, à n'en pas douter, rebondir avec un projet plus personnel.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article