6 Août 2018
Emma Thompson est à l'affiche de My Lady, un drame judiciaire qu'elle porte avec son élégance habituelle, malgré une réalisation – signée Richard Eyre – un brin paresseuse. Impeccable d'un bout à l'autre, l'actrice britannique bouleverse.
Faut-il obliger un adolescent à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver ? Fiona Maye, Juge de la Haute Cour, décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera le cours des choses.
Le titre original du film (The Children Act) fait référence à une loi votée en 1989 au Royaume-Uni qui place l'intérêt de l'enfant au-dessus de toute autre considération (religieuse, notamment) dans le cadre d'un conflit familial. Devenu My Lady pour le marché français (c'est comme cela que l'on nomme cette juge incarnée par Emma Thompson), il s'agit de l'adaptation du roman de Ian McEwan (L'intérêt de l'enfant en VF), auteur d'œuvres déjà portées sur grand écran comme l'excellent Cement Garden d'Andrew Birkin ou Reviens-moi de Joe Wright.
Si la réalisation rappelle un peu trop un téléfilm vieillot de la BBC, l'interprétation toute en nuances d'Emma Thompson ainsi que de seconds rôles tous parfaits (Stanley Tucci, Fionn Whitehead, Jason Watkins) retiennent l'attention. Prise entre un mariage qui part à la dérive et une décision difficile à rendre, « My Lady » doit faire face, se remettre en question, revoir ses préjugés. A sa grande surprise, elle va nouer une relation étrange avec cet adolescent, elle qui n'a jamais eu (voulu?) d'enfant. Emma Thompson, d'une justesse incroyable jusque dans la moindre moue, trouve là un de ses rôles les plus intéressants.