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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

Daphné, "Bleu Venise"

 

Révélée en 2005 grâce à son joli premier album L'émeraude, Daphné revient en ce début d'année avec Bleu Venise, un troisième disque maîtrisé, à a production classieuse et qui pourrait lui apporter une reconnaissance publique.

 

 

Daphne---Bleu-Venise.jpg


 

Après un premier album (L'émeraude) très réussi mais passé inaperçu en 2005, Daphné sort Carmin en 2007 et reçoit le Prix Constantin la même année. Malgré un gros succès critique, l'album ne rentrera jamais dans le top 100 des ventes d'albums. Bleu Venise reçoit en 2011 un accueil critique exceptionnel et commence à toucher le public puisque la chanteuse classe son disque #30 en première semaine avec très précisément 3 107 ventes, score tout à fait honorable.

 

On ne sera pas étonné d'apprendre que c'est Benjamin Biolay qui l'a poussée à sortir ses premières chansons il y a sept ans. La correspondance entre les deux artistes s'entend particulièrement sur Bleu Venise dont Télérama dit : "pour la profondeur et l'ampleur, on songera à La Superbe de Benjamin Biolay, disque ambitieux et marquant autant pour l'artiste que pour le public. On aimerait bien que Bleu Venise soit La Superbe de Daphné". Artiste complète, la jeune femme a un goût prononcé pour la peinture et ne voit pas de meilleure façon que la couleur pour définir sa musique (L'émeraude, Carmin, Bleu Venise).

 

 

 

 


 

Le disque est introduit par le single L'homme à la peau musicale, chanson qui n'est pas la meilleure mais dotée d'une potentiel radiophonique et dont le clip commence à tourner sur les chaînes musicales. Pour ce troisième album, Daphné et sa maison de disques ont voulu faire fort et pousser la jeune femme sur le devant de la scène. Elle a convoqué Larry Klein à la réalisation, celui qui a produit des albums de Melody Gardot, Madeleine Peyroux et Joni Mitchell. Daphné a écrit et composé la plupart des titres en 2009 / 2010 mais a attendu que Larry Klein soit disponible pour enregistrer son disque : "Je l'ai attendu des mois parce qu'il enregistrait avec Herbie Hancock. Notre collaboration a été une belle histoire. C'est quelqu'un de très à l'écoute, qui n'a pas d'idées arrêtées sur les choses" précise-t-elle. Pour certains morceaux, Vince Mendoza (qui a travaillé pour Björk notamment) vient prêter main forte pour les cordes.

 

Bleu Venise n'est pas seulement une évocation de la ville italienne mais surtout un voyage musical autour de l'amour et du désir, dans une Venise le plus souvent fantasmée, pleine de méandres amoureux. La douzaine de titres s'enchaînent assez naturellement même si certains se démarquent comme Oublier la ville, Où va Lila Jane ?, Chanson d'orange et de désir ou les somptueux Mélodie à personne, Portrait d'un vertige, Hors temps et Venise sous la neige. Une chanson en anglais, vénéneuse et Burtonienne, The Death of Santa Claus, oscille entre rêve et cauchemar, avec mystère et sensualité, faisant penser à Emilie Simon.

 

Bleu Venise forme un ensemble complexe et sensuel, comme une "invitation au voyage" baudelairienne, à l'évasion… "Il y a de la langueur dans mon caractère, j'aime me laisser imprégner par l'environnement. (…) La musique, pour moi, est une façon de s'envoler. Et on dit qu'un oiseau ne peut pas chanter s'il se pose trop de questions" commente Daphné. Dans ce très beau disque, son plus abouti, on trouve des allusions (volontaires ou non) à Gainsbourg quand il écrivait pour Birkin, mais aussi à Maxime Le Forestier pour la simplicité et le naturel de la mélodie ou encore Dominique A et Thomas Fersen. En tout cas, avec Bleu Venise, Daphné s'impose comme une nouvelle figure de proue de la chanson française.

 

 

...HB...

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