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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

Madonna au Stade de France pour le MDNA World Tour

 

Dans le cadre du MDNA World Tour, Madonna se produisait le 14 juillet dans l'enceinte du Stade de France devant 70 000 personnes. L'occasion de faire oublier l'échec étonnant de son dernier album et de confirmer qu'elle reste The Queen of Pop.

 

 

affiche-officielle-madonna-world-tour-2012

 


 

Madonna a publié au printemps son douzième album, MDNA (lire l'article du 26 mars 2012), qui n'a pas rencontré le succès attendu. Avec 2 millions d'exemplaires, il figure néanmoins dans les 5 meilleures ventes de l'année, mais ce chiffre reste en-deçà des performances habituelles de la chanteuse, même si le décevant Hard Candy paru en 2008 avait déjà connu des ventes mitigées. En retravaillant avec William Orbit et en faisant appel à Martin Solveig, Madonna pensait revenir sur le devant de la scène pop, au nez et à la barbe de ses consœurs Rihanna, Lady GaGa ou Katy Perry. Ce n'est pas la première fois que la star connaît un coup de mou dans sa carrière. Déjà au milieu des années 90, les albums Erotica et Bedtime stories n'avaient pas brillé dans les charts et c'est sur scène en 1993 que la Madone avait convaincu le public avec The Girlie Show. La chanteuse part donc sur les routes avec la tournée-marathon MDNA World Tour qui s'achèvera début 2013 en Australie. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle sait proposer un spectacle hors norme.

 

Aux alentours de 20h30, alors que le Stade de France se remplit, Martin Solveig assure la première partie en mixant des classiques de Madonna (Music, Into the groove…) avec les tubes du moment (Gotye et Kimbra, David Guetta et Sia…) et ses propres chansons (Hello, Ready 2 go…). Un set sympathique clôturé par la visite surprise de Will.i.am des Black-Eyed Peas venu chanter son single solo et I gotta feeling, l'hymne de son groupe. Le Stade est presque plein, n'en déplaise aux détracteurs de la chanteuse, seul le fond de la pelouse restant un peu clairsemé. Des panneaux annoncent que le concert est filmé, pour la captation DVD certainement. C'est pourquoi il faut attendre que la nuit tombe pour que le show démarre, vers 22h15.

 

Les lumières s'éteignent et des cloches résonnent dans l'enceinte de Saint-Denis. Des chants religieux, principalement en basque, se font entendre alors qu'un encensoir géant se balance devant les premiers rangs de la fosse, comme pour autoriser le début de la messe païenne. Sur les écrans géants, des images recréent une cathédrale avec une énorme croix siglée MDNA. Madonna apparaît en ombre chinoise, priant à genoux (les "Oh my God" se répètent) et armée d'une mitraillette. Elle explose la porte vitrée d'une rafale et commence sur Girl Gone Wild, qui ouvre aussi son dernier album. Suivent dans un tableau "Transgression" une bataille avec des ninjas (Revolver) et dans un motel tout droit sorti d'un film de Tarantino (le "Paradise Motel" sur Gang Bang, le meilleur titre de MDNA). Dans des chorégraphies parfaites et un déluge de sons et lumières, elle enchaîne avec deux tubes, Papa don't preach et Hung up. Le temps de faire entendre I Don't Give A, guitare électrique à la main et s'achevant sur Nicki Minaj (présente par la vidéo) clamant "There's only one Queen, and that's Madonna. Bitch !" On n'en doutait pas.

 

 

Madonna MDNA Tour


 

Madonna revient en majorette pour Express yourself, au cours duquel elle tacle Lady GaGa en mélangeant son tube avec le morceau très (trop) ressemblant Born this way avant de préciser "She's not me !" Elle offre ensuite une mise en scène impressionnante sur Give me all your luvin', avec des musiciens de fanfare suspendus dans les airs. Avant de chanter Turn up the radio, elle assure "On va tout niquer !" et enchaîne sur Open your heart (dans une version sublime et sobre). Puis elle laisse le groupe basque (Kalakan) qui l'accompagne sur sa tournée chanter Sagarra Jo qu'elle reprend (en basque). Après son long speech habituel sur la tolérance ("Se battre pour soi-même est une perte de temps. Battez-vous pour les autres."), elle interprète, toujours accompagnée de Kalakan, la ballade Masterpiece, un des meilleurs moments du show. La star précise qu'elle est particulièrement fière de jouer à Paris pour le "Bastille Day".

 

 

Madonna Vogue 2012

 


Le tableau suivant compile les attitudes "Masculin / Féminin" de la star, en costume cravate sexy surmonté de son célèbre bustier conique créé par Jean-Paul Gaultier. Vogue, Candy Shop et Human nature se suivent dans une ambiance surchauffée qui voit la chanteuse se dévêtir peu à peu jusqu'à montrer son sein gauche et son string à l'assemblée. Elle calme le jeu en chantant Like a virgin en piano-voix, le plus beau passage du concert. Dans le clip vidéo de l'interlude Nobody knows me, le public semble retenir son souffle et pousse une clameur quand apparaît le visage de Marine Le Pen gratifiée d'une croix gammée sur le front. Ne redoutant pas le procès promis par le parti d'extrême-droite, Madonna assume sa provocation, certes simpliste mais tellement réjouissante. Elle profite aussi de cette vidéo pour rendre hommage aux ados qui se sont suicidés dernièrement parce qu'ils étaient rejetés en raison de leur homosexualité.

 

 

 

 

 


Le dernier segment du show arrive déjà avec deux nouveaux titres (I'm addicted et I'm a sinner) puis le tube planétaire Like a prayer qui met le Stade en transe. Les presque deux heures de show s'achèvent sur Celebration, dans une explosion de décibels, alors que son fils Rocco (12 ans) la rejoint pour danser sur scène. Après un "Merci beaucoup. Good night", elle disparaît.

 

Il est de bon ton de critiquer Madonna en ce moment, sur son âge, sur ses provocs, sur l'échec de son disque (qui n'est pas non plus le flop de l'année). Elle rappelle en tout cas qu'elle reste la Reine. Même si sa voix est souvent vocodée, elle chante en live, contrairement à ce que l'on peut lire ça et là. Le bémol du spectacle est le même à chaque fois : une communication avec son public réduite au minimum syndical. Mais, à l'instar de Michael Jackson, elle a reconnu à demi-mot il y a quelques mois qu'elle n'aimait pas beaucoup faire des tournées, sauf "les deux premières et deux dernières dates"… Madonna a offert un spectacle haut en couleurs, incroyablement bien millimétré. On n'en attendait pas moins et on en redemande.

 

 

 

SETLIST

 

Kalakan Intro

Girl Gone Wild

Revolver

Gang Bang

Papa don't preach

Hung up

I Don't Give A

Best friend / Heartbeat (Interlude)

Express yourself / Born this way

Give me all your luvin'

Turn up the radio

Open your heart

Sagarra Jo (interprété par Kalakan)

Masterpiece

Justify my love (Interlude)

Vogue

Candy Shop

Human nature

Like a virgin

Nobody knows me (Interlude)

I'm addicted

I'm a sinner / Cyber Raga

Like a prayer

Celebration

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