Willy Ronis, "une poétique de l'engagement"

A l'occasion du centenaire de sa naissance et près d'un an après sa mort, se tenait au Musée de la Monnaie de Paris une très belle exposition des photos de Willy Ronis, achevée ce dimanche 22 août. L'occasion de redécouvrir un de ceux qui ont le mieux photographier la vie parisienne depuis le Front Populaire jusqu'aux années 1960. L'occasion aussi de mettre en lumière d'autres aspects de son œuvre.

Willy Ronis est né le 14 août 1900 à Paris de parents juifs émigrés d'Ukraine et de Lituanie. Attiré par la musique (sa mère est musicienne), Willy Ronis aide rapidement son père malade à développer les photos dans son studio. A la mort de son père en 1936 et à la faveur de la montée du Front Populaire, Ronis se consacre aux reportages photos. Politiquement à gauche, il adhère rapidement au parti communiste (après la Seconde Guerre Mondiale) et couvre les grèves et conflits sociaux chez Citroën-Javel (1938), Renault (1950) ou dans les mines de Saint-Etienne (1958).

Willy Ronis devient l'une des figures importantes de la photographie humaniste, avec Cartier-Bresson, Brassaï et saisit des instants dans les rues de Paris à la manière de Doisneau. Loin de toute convenance intellectuelle, il déclare : "Mes photos ne sont pas des revanches contre la mort et je ne me connais pas d'angoisse existentielle. Je ne sais même pas où je vais, sauf au-devant -plus ou moins fortuitement- de choses ou de gens que j'aime, qui m'intéressent ou me dérangent".

Avant sa mort, le 11 septembre 2009, Willy Ronis projetait d'organiser une rétrospective à Paris pour ses 100 ans. Le Jeu de Paume et la Monnaie de Paris ont exaucé ce souhait à titre posthume. Tous les tirages présentés ont été supervisés par Ronis et sont extraites du fonds de donation faite par lui-même à l'Etat français en 1983. Cette exposition s'organise autour de cinq grands axes : la rue, le travail, les voyages, le corps et sa propre biographie. Les photographies de la "période parisienne" (environ 1935 - 1970) sont les plus passionnantes car elles sont, en soi, une histoire du quotidien, un témoignage de la vie des hommes. A l'instar de Cartier-Bresson ou Doisneau, Willy Ronis a su capter l'évolution de la vie des hommes et les moments phares de son temps.

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