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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Imitation Game", un film de Morten Tyldum

Candidat aux Oscars, Imitation Game est un biopic inattendu sur un personnage méconnu mais au destin extraordinaire, Alan Turing, incarné par Benedict Cumberbatch. Une histoire incroyable bien interprétée à la réalisation académique mais élégante.

"Imitation Game", un film de Morten Tyldum

1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.

 

 

En ces temps de cérémonies, les "films à Oscar" pleuvent. Entre grands mélodrames et biopics passionnés, Imitation Game ne choisit pas vraiment tant la vie d'Alan Turing mêle la petite histoire et la grande. Ce mathématicien, peu doué pour les relations sociales, a pourtant joué un rôle considérable lors de la Seconde Guerre Mondiale. A seulement 27 ans, il est engagé, avec d'autres spécialistes de la cryptographie, par les services secrets britanniques pour déchiffrer le codage de la machine de cryptage Enigma utilisée par les nazis pour brouiller leurs messages et les ordres de commandement. En fin de compte, les avancées de Turing serviront de base pour la création de ce que nous appelons aujourd'hui un ordinateur. A cette intrigue "scientifique", s'ajoute, bien sûr, un pan plus personnel, puisque Turing a dû cacher toute sa vie son homosexualité (un crime à l'époque) et a enduré de lourdes persécutions après la guerre, à tel point qu'il se suicide en 1954, deux ans après qu'on lui a imposé une castration chimique pour éviter la prison.

 

Le titre du film, Imitation Game, vient d'un article publié par Alan Turing dans lequel il explique sa théorie pour différencier l'intelligence humaine de l'intelligence artificielle, en recréant une conversation avec des machines, un "jeu d'imitation". Malheureusement, cette idée n'est qu'effleurée par Morten Tyldum, le réalisateur norvégien qui a hérité des commandes de cette production. Benedict Cumberbatch est saisissant (un des favoris pour l'Oscar, mais il devra affronter Steve Carell dans Foxcatcher), tout comme le reste du casting, Matthew Goode, Mark Strong ou Allen Leech (repéré dans la série Downton Abbey). Keira Knightley, elle, n'a toujours que deux expressions dans son jeu (sourire forcé ou moue chagrinée) et c'est bien dommage car son personnage méritait mieux. L'ensemble tient plutôt la route, mais on regrette que rien ne soit vraiment abordé en profondeur, ni les théories mathématiques pour déchiffrer Enigma, ni les souffrances dues à la sexualité interdite de Turing. La mise en scène est élégante, certes, mais très académique. Sur un sujet aussi passionnant, on était en droit d'attendre plus excitant que cette modeste machine à statuettes (coucou, l'Académie !) si divertissante soit-elle.

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