Critiques ciné et autres.
29 Janvier 2015
Comédie ultra commentée avant sa sortie pour les menaces qui ont pesé sur elle et son auto-censure temporaire, L'interview qui tue arrive sur les écrans français. Une déception énorme et des acteurs en roue libre pour quelques bonnes vannes dans un océan de gags réchauffés.
Un animateur de talk show et son producteur se retrouvent impliqués dans un complot meurtrier à l’échelle internationale.
Seth Rogen et Evan Goldberg sont déjà à l'origine de nombreuses comédies, parmi lesquelles on retrouve des belle réussites comme Nos pires voisins et SuperGrave ou le délire parodique C'est la fin, déjà interprété aux côtés de James Franco. Dès la fin de l'année 2014, L'interview qui tue fait la une des journaux et le tour du web à cause d'une violente cyber attaque des studios Sony menacés de représailles s'ils sortent le film. Pourquoi ? Le sujet : les services secrets américains envoient deux journalistes interviewer et assassiner le leader nord-coréen. Après avoir renoncé à exploiter le film, Sony fait marche arrière suite à la réaction de Barack Obama et d'à peu près tout le monde du spectacle, fustigeant cette aui-censure.
Si le film a fait parler de lui, ne nous laissons pas aveugler par le tapage médiatique. Qu'en est-il de la qualité de cette Interview qui tue. Force est de constater que l'on a connu le tandem Rogen-Goldberg ainsi que James Franco plus inspirés. On sourit à quelques vannes, notamment sur les médias (fausse interview amusante d'Eminem en début de métrage) ou les popstars du moment (Katy Perry, Miley Cyrus), mais le reste est absolument indigent. Le film se calque sur les comédies d'espionnage classiques, arrosées de bromance et d'allusions (un peu nauséabondes malgré elles) sur l'homosexualité. Kim Jong-un est interprété par Randall Park qui en fait un vieil ado gavé de culture pop américaine. Mais ça ne suffit pas à faire la blague. D'autant plus que James Franco en fait mille fois trop (au moins) dans le rôle du demeuré (on est loin de la poésie cradingue du premier Dumb & Dumber). Reste un goût amer de ratage devant cette comédie pataude et peu inspirée, au final grotesque.