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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Loin de la foule déchaînée", un film de Thomas Vinterberg

Thomas Vinterberg adapte Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy, avec Carey Mulligan en tête d'affiche. Un mélodrame brillamment mis en scène, mais aux coutures un peu académiques.

"Loin de la foule déchaînée", un film de Thomas Vinterberg

Dans la campagne anglaise de l’époque victorienne, une jeune héritière, Bathsheba Everdeene doit diriger la ferme léguée par son oncle. Femme belle et libre, elle veut s’assumer seule et sans mari, ce qui n’est pas au goût de tous à commencer par ses ouvriers. Bathsheba ne se mariera qu’une fois amoureuse. Qu’à cela ne tienne, elle se fait courtiser par trois hommes, le berger Gabriel Oak, le riche voisin Mr Boldwood et le Sergent Troy.

 

 

Chef de file, avec Lars Von Trier, du Dogme95 il y a vingt ans, le cinéaste danois Thomas Vinterberg étonne encore une fois en se plaçant aux commandes de cette adaptation - assez classique - du roman culte de Thomas Hardy, paru en 1874. Déjà adapté pour le cinéma par John Schlesinger et avec Julie Christie, dans les années 60, le récit au cœur de l'époque victorienne tranche avec les précédentes réalisations de Vinterberg, dont le radical Festen (primé à Cannes en 1998), le teen movie décalé Dear Wendy (2005, scénario de Lars Von Trier) ou le dernier en date, La chasse, qui a valu à Mads Mikkelsen le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes en 2012.

 

Dans la campagne anglaise, Bathshaba Everdeene (Carey Mulligan, magnifique et qui confirme ses talents de chanteuse dans une des plus belles séquences) est une jeune femme particulièrement indépendante pour l'époque et qui va créer autour d'elle, sans vraiment le vouloir, un trio d'amoureux transis, dont le berger Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts, excellent) que cette adaptation décide de placer dans une position plus importante que ses adversaires Mr Boldwood et le sergent Troy. La version de Vinterberg se resserre donc sur la relation entre Oak et Bathsheba, sans pour autant oublier les rebondissements de l'intrigue de Hardy. On regrette parfois que l'âpreté cruelle de l'écrivain britannique ne soit gommée, contrairement au chef-d'œuvre de Roman Polanski, Tess, déjà adapté de Hardy. Néanmoins, la photographie (signée Charlotte Bruus Christensen, comme les deux précédents films du cinéaste) est somptueuse et rend grâce aux paysages spectaculairement beaux, comme dans les plus belles réussites de David Lean (La fille de Ryan, Docteur Jivago). Du beau travail donc, mais on attendait Thomas Vinterberg plus acide. Ce sera sans doute pour son prochain film - déjà tourné.

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