Critiques ciné et autres.
10 Juillet 2015
Suite au succès de Moi, moche et méchant, Pierre Coffin livre le spin off Les Minions, coréalisé avec Kyle Balda. Malgré le capital sympathie indéniable des petits hommes jaunes, le film tourne à vide.
A l'origine de simples organismes monocellulaires de couleur jaune, les Minions ont évolué au cours des âges au service de maîtres plus abjectes les uns que les autres. Les disparitions répétitives de ceux-ci, des tyrannosaures à Napoléon, ont plongé les Minions dans une profonde dépression. Mais l'un d'eux, prénommé Kevin, a une idée. Flanqué de Stuart, l'adolescent rebelle et de l'adorable petit Bob, Kevin part à la recherche d'un nouveau patron malfaisant pour guider les siens. Nos trois Minions se lancent dans un palpitant voyage qui va les conduire à leur nouveau maître : Scarlet Overkill, la première superméchante de l'histoire. De l'Antarctique au New York des années 60, nos trois compères arrivent finalement à Londres, où ils vont devoir faire face à la plus terrible menace de leur existence : l'annihilation de leur espèce.
En 2010, le studio d'effets visuels français Illumination Mac Guff connaît un immense succès avec Moi, moche et méchant, produit par l'américain Universal. Trois ans plus tard, la suite double ce triomphe, avec un tube planétaire à la clef (Happy de Pharrell Williams). Personnages secondaires très vite adorés du public, les Minions ont aujourd'hui leur propre film, dans un prequel revenant aux sources de leur existence. Ces petits êtres jaunes aux yeux étranges ne trouvent de sens à leur vie qu'en servant le maître le plus méchant possible, sans quoi ils se meurent d'ennui. Gare au faux ami puisque minion signifie en anglais "larbin", qualificatif parfait pour ces personnages par ailleurs très… mignons.
Dans le premier quart d'heure (très drôle) du film, on voit l'évolution des Minions depuis la Préhistoire, où ils servaient un redoutable dinosaure, à Napoléon, pour arriver en 1968 (42 ans avant "Gru", le méchant de Moi, moche et méchant, sorti en 2010). Les Minions (doublés par Pierre Coffin, coréalisateur et patron de Mac Guff) s'expriment dans une sorte d'esperanto mêlant joyeusement anglais, espagnol et français, mais aussi indonésien ! Mais après les premières séquences, le film s'embourbe dans un scénario peu inventif (une sombre histoire de vol de couronne à Elizabeth II que l'on n'a vraiment jamais vue comme ça) et les vannes tombent souvent à plat, s'appuyant trop sur le capital sympathie des petits monstres que sur une réelle écriture comique. On apprécie les références aux années 60 (James Bond, le swinging London, les Beatles, le mouvement naissant Peace & Love) mais on peine à s'intéresser à l'intrigue, d'autant plus que le graphisme est sans charme particulier.