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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Tale of tales", un film de Matteo Garrone

Présenté en compétition au Festival de Cannes 2015, le nouveau film de Matteo Garrone, Tale of tales, adapte des contes napolitains du XVIIème siècle. Un spectacle souvent grotesque et sans âme.

"Tale of tales", un film de Matteo Garrone

Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d'enfant... Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.

 

 

Matteo Garrone a récolté par deux fois le prestigieux Grand Prix à Cannes, en 2008 avec son courageux Gomorra (sur la mafia napolitaine) et en 2012 avec Reality, qui brocardait autant la télé-réalité que le système Berlusconi. Cette fois reparti bredouille, le cinéaste a présenté en compétition cannoise son Tale of tales, adaptation de quelques contes du célèbre recueil de Giambattista Basile, paru dans les années 1630. Si Garrone a séduit par le passé en mêlant habilement un genre (la comédie ou la fiction politique de choc) à une critique du pouvoir en Italie, il affiche ici une toute autre ambition : l'universalité du propos de contes ayant près de quatre siècles.

 

Le livre originale de Basile a séduit des générations d'écrivains : Perrault ou les frères Grimm s'en sont inspirés, tout comme, dans un autre registre, Tolkien pour l'univers peuplé d'ogres et de sorcellerie du Seigneur des Anneaux. Sous l'angle de la farce horrifique, Matteo Garrone donne donc à voir des histoires, enchâssées sans réelle cohérence, autour de trois royaumes où gouvernent les désirs obsessionnels et la soif de pouvoir. On retrouve, bien sûr, des thèmes intéressants et contemporains : la quête de la jeunesse éternelle, le conflit de générations… Mais le tout est enrobé dans un fatras d'un kitsch qui finit par se vautrer dans le mauvais goût. Le film aurait sûrement gagné à être tourné en italien, et non en anglais pour satisfaire les producteurs et obtenir un casting international (Salma Hayek, Vincent Cassel, Toby Jones, John C. Reilly), et surtout à un peu plus de réflexion. Car, s'il n'est pas gênant de ne pas comprendre le sens de toutes ces histoires, il est inacceptable, sur ce type de projet, de voir une image aussi laide et des effets spéciaux aussi ratés. La seule sélection cannoise est d'ailleurs incompréhensible. Le premier navet de l'été.

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