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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Au revoir là-haut", un film de Albert Dupontel

Albert Dupontel adapte Au revoir là-haut, le Prix Goncourt 2013 signé Pierre Lemaître. Malgré le réalisme des horreurs de la guerre, une pointe d’humour savamment dosée et le récit d’une arnaque rondement menée, le film est parfois empêtré dans une réalisation inutilement démonstrative.

"Au revoir là-haut", un film de Albert Dupontel

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire…

 

 

Albert Dupontel avait failli adapter un précédent roman de Pierre Lemaître, projet tombé à l’eau. En lisant Au revoir là-haut, Prix Goncourt 2013 et gros succès d’édition (450 000 exemplaires écoulés), l’acteur et réalisateur, tout juste auréolé du triomphe de son précédent film 9 mois ferme, voit en ce livre « un pamphlet élégamment déguisé contre l’époque actuelle. (…) Une petite minorité, cupide et avide, domine le monde, les multinationales actuelles sont remplies de Pradelle et de Marcel Péricourt, sans foi ni loi, qui font souffrir les innombrables Maillard qui eux aussi persévèrent à survivre à travers les siècles. »

 

La première demi-heure du film est saisissante. La scène de de guerre, incroyablement immersive, montre toute l’horreur des tranchées, la peur viscérale de mourir, la force puisée dans le désespoir. Nahuel Pérez Biscayart (révélé dans Au fond des bois de Benoît Jacquot et consacré dans 120 battements par minute de Robin Campillo) est impressionnant dans ce rôle quasi-muet – quelle expressivité dans son regard ! Malheureusement, la réalisation inutilement alambiquée (que de faux plans-séquence numériques, de travellings dénués de sens) vient petit à petit saper ce qui partait comme un grand film sur les ravages de la guerre sur l’humain – ou plutôt la révélation de ce qu’il est quand il est au pied du mur. L’humour sauve le film du mélo (Niels Arestrup impeccable, sévère puis émouvant) et le rythme effréné évite un ennui qui vient tout de même poindre dans la dernière partie, plus laborieuse.

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