Critiques ciné et autres.
1 Novembre 2017
Après des détours télévisuels, Olivier Marchal revient au cinéma avec Carbone, son nouveau polar, en pleine cohérence dans sa filmographie. Efficace, sans temps mort, un brin prévisible, le film est un divertissement plaisant servi par un casting étonnant.
Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.
Depuis le triomphe de 36 Quai des Orfèvres, Olivier Marchal enchaîne les polars stylisés, « à l’ancienne », avec plus au moins de bonheur. Sa série Braquo achevée, l’ex-flic revient au cinéma avec un projet porté à l’origine par le scénariste Emmanuel Naccache et inspiré de faits réels. La fraude à la taxe carbone, assez méconnue, a permis à des escrocs particulièrement avisés de détourner plus de 5 milliards d’euros à l’Union Européenne. Olivier Marchal utilise cette toile de fond pour retrouver ce qu’il aime tant filmer : les flics, les voyous et la fine frontière les séparant.
Sur l’exceptionnel morceau Suicide social d’Orelsan (paru en 2011), le film s’ouvre sur le dépôt de bilan d’une PME dirigée par un Benoît Magimel usé jusqu’à la corde. Ruiné et humilié par un beau-père milliardaire (Gérard Depardieu, en grand baron du cinéma français), l’entrepreneur décide de monter un casse a priori sans risque avec deux frères issus « du milieu » et sous la coupe d’une mère complice mais inquiète, nostalgique du fameux code d’honneur d’autrefois (Dani, trop rare au cinéma et épatante ici). Le film n’a rien d’original et coche toutes les cases du polar à la française remis au goût du jour par Marchal. Tout est là – y compris les clichés – sans trop de surprises, mais avec des dialogues qui sonnent justes et un certain savoir-faire.