"A Beautiful Day", un film de Lynne Ramsay

Récompensé au Festival de Cannes 2017, A Beautiful Day marque le retour de Lynne Ramsay après son excellent We need to talk about Kevin. La réalisatrice britannique signe un film couillon dans lequel Joaquin Phoenix caricature son personnage d’ours halluciné au cœur tendre.

La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...

En 2011, Lynne Ramsay offrait avec We need to talk about Kevin (déjà en compétition à Cannes) un de ses plus beaux rôles à Tilda Swinton. En adaptant l’ouvrage You were never really here (titre original du film) de Jonathan Ames, la cinéaste comptait certainement offrir à Joachin Phoenix un rôle à sa démesure – ce que le Jury cannois a dû estimer réussi puisque l’acteur a reçu le Prix d’interprétation masculine alors que Lynne Ramsay est repartie avec le Prix du scénario, partagé avec Yorgos Lanthimos (Mise à mort du cerf sacré).

Les premières séquences, en très gros plans, détaillent les gestes méthodiques d’un tueur à gages dont le marteau est l’arme de prédilection. Petit à petit, le cadre s’élargit et l’on découvre un Joaquin Phoenix barbu et massif, vétéran et ancien enfant battu (des flashbacks rapides nous le font comprendre très vite) devenu homme de main pour un parton apparemment tout aussi borderline. L’histoire n’est pas originale, c’est le point de départ de Taxi Driver et le film s’amuse d’ailleurs au jeu des ressemblances avec la Palme d’or de Scorsese. Malheureusement, ici, tout s’empêtre dans une réalisation inutilement maniérée et un scénario cousu de fil blanc (mais pourquoi ce Prix du scénario ?). On apprécie la musique de Jonny Greenwood et quelques idées de montage mais l’ensemble frise souvent le ridicule.