Critiques ciné et autres.
22 Juin 2018
Jean-Stéphane Sauvaire adapte l'incroyable récit de Billy Moore, Une prière avant l'aube, chronique ultraviolente de la rédemption par la boxe dans une prison thaïlandaise. Une mise en scène au plus près de son héros et une immersion étouffante dans l'univers carceral.
L’histoire vraie de Billy Moore, jeune boxeur anglais incarcéré dans une prison en Thaïlande pour détention de drogue. Dans cet enfer, il est rapidement confronté à la violence des gangs et n’a plus que deux choix : mourir ou survivre. Lorsque l’administration pénitentiaire l'autorise à participer à des tournois de Muay-Thai, Billy donne tout ce qui lui reste.
Dix ans après le choc Johnny Mad Dog, Jean-Stéphane Sauvaire passe de la violence des enfants-soldats à celle d'une sordide prison thaïlandaise dans laquelle Billy Moore est enfermé pour trafic de drogues. Joe Cole (repéré dans les séries Skins et Peaky Blinders) excelle, entouré d'acteurs non-professionnels (à l'exception de Vithaya Pansringarm vu dans Only God Forgives de Nicolas Winding Refn) pour la plupart anciens prisonniers et champions de boxe.
Pendant près de deux heures, la caméra de Sauvaire ne lâche pas Joe Cole, boule de force et de colère, de tous les plans. Les incroyables plan-séquences de combat prennent le spectateur à la gorge sans violence gratuite et avec une forme de poésie dans cette fuite en avant d'un jeune homme qui n'a, finalement, plus rien à perdre. L'addiction à la drogue et le talent de boxeur de Billy en font un héros contrasté, à la fois victime expiatoire et symbole d'une jeunesse paumée livrée à la loi du plus fort. Sombre, le film n'oublie pas d'insuffler in extremis une bonne dose d'espoir, comme la possibilité d'une rédemption, d'une nouvelle chance. Éprouvant et beau.