Irina Palm

C'est une personne rare. Son histoire est une légende. Egérie des sixties et icône underground incontestable, Marianne Faithfull est une "grande". Des albums magnifiques depuis plusieurs décennies (Before the poison est le dernier en date) mais aussi une carrière cinématographique "chaotique" selon l'intéressée.

 

Après des années plongées dans la drogue, Marianne Faithfull a retrouvé sa place de muse au début des années 2000 avec des auteurs comme Beck, Nick Cave ou encore Etienne Daho. Au cinéma, elle est revenue en même temps avec Intimacy de Patrice Chéreau et plus récemment dans Marie-Antoinette de Sofia Coppola.

Aujourd'hui, Marianne Faithfull est -pour la première fois- en tête d'affiche du deuxième film de Sam Garbarski, Irina Palm. Un drame envoûtant, un film sublime.

 

L'anglaise Maggie (Marianne Faithfull), la cinquantaine, veuve, a un petit-fils, Olly, en train de mourir d'une maladie orpheline que l'on ne peut soigner qu'en Australie. Les parents d'Olly n'ayant pas les moyens d'aller là-bas, Maggie cherche un travail pour payer ce voyage mais, à son âge et sans expérience, il est bien difficile de trouver une place. Elle voit un jour en plein cœur de Soho une pancarte "Hôtesse recherchée - bon salaire". Après hésitation, Maggie devient Irina Palm, 'Veuve Poignet' au "Sexy World". Son travail consiste à "branler des bites" dans des sortes de glory holes. Sans le savoir, elle devient "la meilleure main droite de Londres".

Aucune vulgarité n'effleure ce long-métrage, tout est filmé avec finesse et retenue. Le jeu de Marianne Faithfull est épatant de sincérité et d'émotion, à tel point que le Veuve Poignet devient de suite, pour citer Télérama, "La Veuve Poignante".

Un film délicat sur le don de soi, le jugement et le regard des autres, l'abnégation et le courage.

...HB...