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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"La fille coupée en deux", un film de Claude Chabrol


Sorti le 8 août 2007, La fille coupée en deux, le nouveau film de Claude Chabrol, connaît déjà un joli succès (474 951 entrées en 2 semaines). C'est un cliché que de dire que, comme tous les 'Chabrol', ce film se situe dans la bourgeoisie de province, mais encore une fois le cinéaste étonne par un ton plus neuf, avec des envolées lyriques inhabituelles, contrastant ainsi avec L'ivresse du pouvoir, son excellent précédent film.

 
 

 

Le synopsis officiel est simple. Une jeune femme (Ludivine Sagnier) qui veut réussir dans la vie et dont le rayonnement séduit ceux qui l'entourent s'éprend d'un écrivain prestigieux et pervers (François Berléand) et épouse un jeune milliardaire déséquilibré (Benoît Magimel).

 
 
 

La fille coupée en deux s'inspire d'un fait divers, l'assassinat de l'architecte new-yorkais Stanford White en 1906 alors qu'il assistait à un spectacle. Cet "homme à femmes" a été tué par Harry Thaw, un playboy millionnaire, qui était l'époux de son ex-maîtresse, Evelyn Nesbit, une jolie actrice de music-hall. Les jurés n'ayant pu se prononcer sur la culpabilité de Thaw au terme du premier procès, un deuxième procès a suivi au terme duquel les jurés ont déclaré l'accusé non-coupable, attribuant son geste à la démence.

 
 
Affiche-La-fille-coup--e-en-deux.jpg

 

On retrouve dans le film de Chabrol un aspect surannée dans les dialogues. L'allusion à Woody Allen par Edouard Baer (dans son propre rôle) n'est certainement pas anodine car La fille coupée en deux n'est pas sans rappeler certaines scènes de Scoop du cinéaste new-yorkais.

 
 
 

Les acteurs sont parfaits, François Berléand en tête. Ludivine Sagnier joue à merveille l'innocente-femme fatale et Mathilda May fait un retour sur grands écrans épatant.

 
 
 
Le thème du double et des apparences trompeuses est au cœur du film. Dans une interview, Chabrol donne quelques exemples. Tout d'abord, la maison de l'écrivain : "C'est un monde en trompe-l'œil où l'atmosphère sexuelle qui y règne livre une clé au spectateur sur les événements qui vont suivre." Ensuite, l'univers du petit écran : "J'ai montré les coulisses de la télévision telles qu'elles existent, avec le fond vert du plateau sur lequel on incruste les images et le présentateur qui fait des gestes dans le vide. Ce qui m'intéressait, c'est qu'il s'agit d'un univers de trucages qui renvoie directement au monde des apparences et des faux-semblants dans lequel évoluent les personnages." Enfin, l'intervention d'un magicien à la fin du film : "L'idée, c'est que la magie est un trucage qui s'ajoute à ceux de la télévision ou du monde de l'édition… Le salut dans un univers truqué ne peut venir que d'un trucage supplémentaire. Le titre, qui renvoie lui-même à la magie, pourrait être allégorique, alors qu'il n'en est rien…"
 

Une nouvelle réussite pour Claude Chabrol qui, après plus de 50 films, sait toujours se réinventer, tout en gardant un style très reconnaissable.



...HB...

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R
Ah oui j'en ai entendu parlé, je vais sûrement aller le voir la semaine prochaine. J'aime beaucoup Benoît Magimel, il m'avait beaucoup plu dans 'La pianiste".