Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

Caramel, un film de Nadine Labaki


A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient.

 

Layale est la maîtresse d'un homme marié ; elle espère encore qu'il va quitter sa femme. Nisrine est musulmane et va bientôt se marier, mais elle n'est plus vierge et s'inquiète de la réaction de son fiancé. Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes, en particulier cette cliente qui revient souvent se faire coiffer. Jamale est obsédée par son âge et son physique. Rose a sacrifié sa vie pour s'occuper de sa sœur âgée.

 

Au salon, les hommes, le sexe et la maternité sont au cœur de leurs conversations intimes et libérées.

 
 
Affiche-Caramel.jpg

 

Présenté à Cannes dans le cadre de la 'Quinzaine des Réalisateurs' en mai 2007, Caramel est le premier long-métrage de Nadine Labaki (Layale dans le film). Elle a choisi le titre pour deux raisons : "C'est la pâte épilatoire faite à la manière orientale : un mélange de sucre, de citron et d'eau que l'on fait bouillir jusqu'à ce qu'il devienne du caramel. On étale ce mélange sur du marbre pour qu'il refroidisse un peu et l'on en fait un pâte qui sert à épiler. Mais Caramel, c'est aussi l'idée du sucré-salé, de l'aigre-doux, du sucre délicieux qui peut brûler et faire mal".

 

Le film est "une métaphore de l'hypocrisie" du système traditionnel oriental face au modernisme occidental dont les héroïnes ont bien mal à se défaire.

 
 

 

La réalisation soignée offre un film très esthétique, abordant des sujets épineux au Liban comme la cohabitation des religions, l'homosexualité ou encore le sexe avant le mariage.

 

Ces femmes sont en quête de quelque chose. D'amour principalement. Mais aussi en quête d'acceptation de soi, de l'autre, de son altérité. Chacune va connaître un parcours qui peut l'amener à changer de vie et va choisir ou non de rester dans sa position. Le personnage de Lili, vieille femme errante un peu folle et gardée par sa sœur Rose, est très émouvant ; une femme, jadis amoureuse d'un officier français qui ne revint jamais de la guerre, passant sa vie à ramasser des papiers dans la rue, tout ce qui peut ressembler à une lettre…

 
 
 

On sort de la salle apaisé par la douceur de l'image et la délicatesse de la réalisatrice. Caramel tire des rires et des larmes mais jamais de pitié pour ces personnages un peu paumés. Une très belle réussite qui a déjà envoûté plus de 350 000 spectateurs depuis le 14 août dernier.


...HB...
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article