Critiques ciné et autres.
21 Novembre 2007
En 1967, François Truffaut est en pleine écriture de son livre-entretien avec Alfred Hitchcock. Il adapte en même temps un roman de William Irish pour réaliser son premier film noir : La mariée était en noir. Le rôle principal revient à Jeanne Moreau, entourée de Charles Denner, Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet, Michael Lonsdale…
Sorti en avril 1968, le film retrace la lente, implacable et douloureuse vengeance d'une femme obsédée par le meurtre de son époux le jour des noces, sur le parvis de l'église. Pour accomplir cette vengeance, Julie (Jeanne Moreau) utilise les différentes visions que portent les cinq hommes responsables de la mort de son mari sur la femme idéale. Ces cinq hommes ont tué, suite à jeu qui a mal tourné, le jeune marié et ont décidé de s'enfuir. Chacun va mourir non pas selon sa faute mais suivant sa personnalité.
Film noir psychanalytique, La mariée était en noir peint ce chemin de douleur et cette soif de vengeance. Jeanne Moreau est impériale en "veuve noire" désespérée et prête à tout pour sa cause. Le spectateur est envoûté par le personnage de Julie, "la mariée", au point de faire corps avec elle. On trouve aussi une vision de l'artiste (Charles Denner dans le film) qui met en scène -consciemment ou non?- sa mort pour en faire une œuvre d'art.
"La mariée" tient une liste de cinq noms de personnes à éliminer, noms qu'elle raye dès que la victime est morte. Ce film a forcément inspiré Quentin Tarantino, amateur de Truffaut, pour son chef-d'œuvre Kill Bill.
C'est un film que j'aime voir et revoir tant il me captive…