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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

M*A*S*H




MASH est un film de Robert Altman sorti en 1970, en pleine Guerre du Vietnam. Le cinéaste aborde un sujet épineux : la guerre, mais en la plaçant dans le conflit coréen au début des années 1950. MASH est l'acronyme de Mobile Army Surgical Hospital, l'hôpital chirurgical de l'armée américaine en campagne.

Trois chirurgiens brillants et fantaisistes se retrouvent mutés dans ce MASH et chaque jour, des dizaines de blessés arrivent à l'antenne médicale, témoignant des horreurs qui se déroulent sur le front. Pour résister aux atrocités de la guerre, les trois officiers chirurgiens, hostiles à la hiérarchie, vont peu à peu instaurer dans le camp une ambiance parallèle et complètement folle, faite de beuveries, de sexe et de farces en tous genres. MASH est une farce antimilitariste unique en son genre.

 

Ce film est sans doute l'une des œuvres les plus irrévérencieuses et engagées du cinéma américain des années 1970. Le scénario a été refusé à plusieurs reprises en raison du contexte international, la Guerre du Vietnam. Robert Altman parvient finalement à le tourner, mais il sera interdit dans les cinémas des forces armées américaines. Le scandale est surtout venu de la situation politique des USA de l'époque et de l'humour très noir du film, montrant les atrocités de la guerre dans une ambiance de taverne bavaroise.

Nommé 5 fois aux Oscars, le film ne repartira qu'avec la meilleure adaptation du roman autobiographique de Richard Hooker, autant dire la cinquième roue du carrosse. En revanche, le Festival de Cannes lui décerne la Palme d'Or en 1970 et MASH est un des plus gros succès de l'année en France avec 3.6 millions d'entrées.

Altman, comme Stanley Kubrick, Orson Welles ou Chaplin, n'ont jamais obtenu d'Oscar, marque d'une Amérique à l'époque très patriotique, encore plus qu'aujourd'hui peut-être, et qui ne supportait pas d'être moquée.

 

Ceci dit, avec le recul, le film n'a plu l'impact provocateur qu'il avait en 1970. La photographie a vieilli, tout comme les farces de ces trois docteurs. On ne voit plus MASH comme un film militant mais comme une "pochade tonifiante" (Télérama), pointant néanmoins des problèmes retrouvés dans une actualité pas si lointaine, la Guerre du Golfe en 1991 et en Irak plus récemment.


...HB...

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