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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Cogan - Killing them softly", un film de Andrew Dominik

 

Après L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, très remarqué, Andrew Dominik retrouve Brad Pitt pour un polar crasseux, Cogan - Killing them softly. Avec la crise économique en toile de fond.

 

 

Affiche-Cogan.jpg


 

Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…

 

 

 

 


 

Andrew Dominik est un metteur en scène de talent, c'est entendu depuis L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford en 2007. Après le western, il donne sa vision du polar. Mais il s'attaque aussi aux fondamentaux de l'Amérique. Brad Pitt a cette phrase à la fin du film : "L'Amérique, c'est pas une nation, c'est un business". Dans un monde qui se perd, sur fond de campagne électorale 2008 (Obama / McCain), même les truands ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. A l'image du climat de ce film, les USA sont dans le vent, dans la tourmente et dans la boue. Tout est sale ici, en particulier les petites frappes qui tentent de braquer des tripots. La crasse de l'un d'eux est si réussie que l'on sent presque son odeur.

 

Andrew Dominik filme une Amérique en perte de repères et qui doit choisir entre la continuité de Bush (John McCain) et le changement (Obama) : les écrans de télé, les affiches, les émissions radio nous le rappellent de manière (trop) omniprésente, mais les personnages sont occupés à autre chose. A échapper à la police et aux règlements de compte pour les uns, à chercher comment éliminer les traitres pour les autres. On pense parfois à Tarantino, mais sans la grandiloquence. Comme si les héros de Pulp Fiction n'avaient pas plus que le RSA. Par les décors, le filmage et la lumière qui sent l'humidité, Andrew Dominik offre un tableau sans concession de l'Amérique post-Bush. Mais sans la virtuosité de son précédent film.

 

 

...HB...

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