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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Dreamers", un film de Noëlle Mesny Deschamps

 

Noëlle Mesny Deschamps donne la parole à des cinéastes dans son documentaire Dreamers et les interroge sur leur conception de l'écriture cinématographique. Passionnant.

 

 

Affiche-Dreamers.jpg


 

Ce film documentaire est une « ballade » dans l’imaginaire de 16 auteurs et metteurs en scène des années 80 à nos jours. Ils sont français, américains, mexicain, chinois, anglais, ils ont 90, 60 ou 40 ans, ils ne se connaissent pas forcément, ne travaillent pas ensemble. Pourtant, ils font partie d’une même famille. Ils se sont imposés comme une évidence, ils ont su créer ce cinéma qui a perduré au-delà des années, ils ont tous en commun ce cinéma de l’émotion.

 

 

 

 


 

Filmer des cinéastes, a priori, un exercice contre-nature. Noëlle Mesny Deschamps est scénariste, actrice et directrice artistique du Festival de Sundance. Elle est partie à la rencontre de onze réalisateurs (dont une seule femme) de plusieurs nationalités pour mieux comprendre comment chacun conçoit la création artistique. Jacques Audiard, Maïwenn, Michel Gondry (pour la France), Emir Kusturica (Serbie), Guillermo Arriaga (Mexique), James Gray, John Boorman, Frank Pierson, Akiva Goldsman (USA), Pan Nalin (Inde) et Jaco Van Dormael (Belgique) se sont prêtés au jeu.

 

Dreamers interroge les origines de l'envie de faire du cinéma chez ces cinéastes : première expérience de spectateur, premier souvenir d'écriture, de tournage et pose les questions essentielles à la création de films. Le propos n'est pas toujours pertinent, certaines questions amenant des réponses convenues, mais le film permet de faire des correspondances et des points de divergence entre auteurs de différents horizons, de différentes cultures. Le point commun entre les intervenants est qu'ils sont des auteurs et réalisateurs, à l'exception d'Akiva Goldsman qui est uniquement scénariste, notamment de gros succès hollywoodiens comme I Robot ou Un homme d'exception.

 

Le film n'est pas toujours à la hauteur de ses ambitions, en partie à cause d'une réalisation proche du bonus DVD et d'un montage simpliste alternant les entretiens, les extraits de films et des prises de vue de villes importantes pour le cinéma (Paris, New York…). Mais entendre ces auteurs parler de leur métier constitue un document précieux pour tout cinéphile. Ils parlent de cinéma mais aussi de famille, de psychanalyse, de Dieu, de transmission, d'ego plus ou moins surdimensionné. James Gray évoque comment il a cru qu'il était le plus grand auteur vivant… jusqu'au son premier montage de son premier film. Jacques Audiard cite Willy Brandt ("Avec Dieu, je n'ai aucun problème, mais je déteste son personnel au sol") et explique qu'il attend des acteurs qu'ils lui donnent une nouvelle vision de son scénario lors du tournage. Maïwenn exprime son incapacité à avoir une méthode de travail organisée, selon elle à cause d'une scolarité arrêtée trop tôt. Ces témoignages, mis bout à bout, révèle que beaucoup d'auteurs font éternellement le même film d'une façon différente à chaque fois, comme pour réussir à vivre ses obsessions. Un document passionnant pour les passionnés de cinéma.

 

 

...HB...

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