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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

Jacques Weber, "Des petits coins de paradis"


Jacques Weber, homme de théâtre reconnu, 60 ans, a publié fin 2009 un livre, Des petits coins de paradis où il parle de sa vie, de ses passions, de ses emportements aussi. Entre la chronique et l'autobiographie sélective, l'acteur livre ses pensées et leurs digressions lors de l'enterrement de son ami et agent Serge Rousseau.

 

 

Jacques-Weber---Des-petits-coins-de-paradis.jpg

 


Le mot de son éditeur, Le Cherche-Midi :

 

C'est au cimetière du Père-Lachaise, un jour qu'il s'y trouvait pour accompagner son ami Serge dans son dernier voyage, que Jacques Weber a vécu ces heures lentes, lourdes. Elles auraient dû l'accabler, l'anéantir. Elles ont renforcé son goût de vivre, son insatiable appétit des autres. Au fond de lui-même, il a réagi à la manière tonique d'un Léo Ferré : "Tu meurs, moi pas!"
Un autre jour, deux années plus tard, Jacques Weber a éprouvé l'envie irrésistible de donner une deuxième vie à Serge, en jetant tout sur le papier : leur rencontre imprévisible et extravagante, leurs amis, leurs amours, leurs chagrins, leurs joies. En racontant Serge, Jacques se raconte aussi, un peu, pas trop, juste pour qu'on comprenne bien de quoi s'est nourrie leur vie d'artistes, leur existence d'humains : d'émotions et de découvertes, de coups de cœur et de partages, de coups de gueule sans retenue et de silences pudiques.

 

 

Jacques Weber, c'est aujourd'hui un grand homme de théâtre, parfois arrogant dans ses certitudes, énervant dans ses (fausses?) colères mais aussi délicat dans sa sensibilité. Son livre est à son image, à la fois tendre et bourru. Il décrit mieux que jamais l'humidité et la tristesse d'un jour d'obsèques, au Père-Lachaise en l'occurrence. D'ailleurs, pendant presque tout son ouvrage, Weber se demande (étonnamment au vu de sa culture) qui était ce "Père Lachaise" et finit par le demander à un employé de pompes funèbres pour mettre fin à cette question obsédante. A l'occasion de l'enterrement, au crématorium, de Serge Rousseau, agent artistique de génie, une sorte de Dominique Besnehard des années 1970/1980, créateur d'Artmédia d'ailleurs. Ami de François Truffaut, il a découvert Patrick Dewaere, Nathalie Baye, Sandrine Bonnaire, Francis Huster, Coluche, Fanny Ardant, Isabelle Adjani, Miou-Miou, Gérard Depardieu, etc…

 

Au fil des pages, Jacques Weber fait remonter des souvenirs à la surface, dans un va-et-vient entre l'enterrement et sa vie d'acteur et d'homme. On croise ses meilleurs amis Jacques Villeret (à qui il consacre un chapitre), Francis Huster (qu'il n'épargne pas), Jean-François Balmer, Marie Dubois (actrice et compagne de Serge Rousseau), mais aussi des "amitiés de loin" (Nathalie Baye, Sandrine Bonnaire…).

 

Jacques Weber évoque ses débuts d'acteur, d'abord avec sa bande de copains (Huster, Balmer…) et qui ont commencé sous la direction de François Florent, créateur en 1967 de l'Ecole qui porte son nom. Weber parle aussi de son amour pour les "monstres" Michel Simon, Simone Signoret et surtout Pierre Brasseur, qui a été son père dans le métier. Les plus belles pages lui sont consacrées.

 

Si parfois l'acteur s'égare dans un style confus ou des propos sans grand intérêt, Jacques Weber se raconte partiellement mais avec talent et livre deux derniers chapitres magnifiques sur ses parents et le drame que fut leur mort. Plus attachant qu'il n'y paraît, son livre est un joli témoignage, sincère et pudique.




...HB...
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