Critiques ciné et autres.
30 Juillet 2014
Avec La Planète des Singes : l'affrontement, la Fox continue de "rebooter" la célèbre franchise. Ce nouvel épisode, réalisé par Matt Reeves, allie grand spectacle et réflexion bien vue sur les rapports de force entre dominants et dominés dans un monde ravagé par la guerre.
Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
En 2011, La Planète des Singes : les origines connaissait un énorme succès au box-office (lire l'article du 20 août 2011). Ce reboot de la franchise datant des années 60 n'était pas adapté du roman de Pierre Boulle mais se situait avant l'intrigue originale, un prequel donc au célèbre film de 1968. L'affrontement se déroule dix ans après Les Origines, dix années durant lesquelles le virus créé par les humains s'est répandu dans le monde, décimant l'humanité. Quelques survivants se sont regroupés en une colonie dans San Francisco alors que les singes, dont le leader César, ont pris possession de la forêt.
Le film impressionne d'abord par sa qualité formelle. Comme dans le précédent volet, les effets spéciaux sont remarquables, avec l'option, cette fois, d'une 3D qui n'apporte pourtant rien (si ce n'est quelques dollars sur chaque billet). Dans la forêt proche de San Francisco où ils se sont installés, les singes ont développé des facultés cognitives hors du commun, suite logique du film précédent. César (incarné en performance capture par l'incontournable Andy Serkis) est à la tête d'un royaume dont la devise est "Ape not kill ape" (singe pas tuer singe). Cette société simiesque est organisée selon une hiérarchie très claire dans laquelle la "femme" n'est là que pour enfanter. On pourra regretter que le film donne une vision idéale de ce monde, même s'il faut se rappeler qu'il s'agit du règne animal. Un orang-outan fait l'école et les chimpanzés vivent en bonne intelligence. Mais en développant leurs facultés intellectuelles, les singes ont aussi développé leurs émotions et l'apprentissage de sentiments plus complexes. Les luttes intestines et les rivalités vont naître, mettant à mal cet équilibre.
La confrontation avec les hommes sera l'occasion pour le rival de César, qui a appris les bons côtés de l'humanité avant la révolte (avec James Franco dans le premier volet), de tenter de lui ravir le pouvoir. Le film se fait alors plus politique et met intelligemment en scène des rapports de force aussi complexes qu'inhérents à l'humanité. Mais alors, où se situe la frontière entre monde animal et humanité ? La question se pose d'autant plus devant le magnifique travail fait sur les effets spéciaux, donnant aux singes un regard troublant et des gestes si humains (ils montent même à cheval). La séquence finale annonce clairement le troisième volet (déjà daté au 29 juillet 2016) d'une trilogie particulièrement réussie dans le monde du blockbuster hollywoodien.
...HB...