Critiques ciné et autres.
3 Août 2014
John Carney réunit Mark Ruffalo et Keira Knightley dans son nouveau film, New York Melody. Une comédie musicale et sentimentale plaisante mais pas inoubliable.
Gretta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d'autant plus magique pour les deux anglais qu'on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l'idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée de presse. Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l'emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s'adonne à sa plus dangereuse passion : l'alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,... Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique... Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons...
John Carney, bassiste du groupe The Frames au début des années 90, s'est tourné vers la réalisation de vidéoclips avant de passer au long-métrage. En 2007, Once connaît un succès inattendu. Sept ans plus tard, sur un scénario très proche, il revient avec New York Melody, oscillant entre comédie (de remariage) romantique et film musical. Les chansons du film sont signées par le réalisateur lui-même et Gregg Alexander, ancien chanteur des New Radicals, dans une veine pop-rock un peu surannée mais toujours très agréable. C'est Keira Knightley qui chante, plutôt pas mal, en dépit d'un talent d'actrice toujours au plus bas, tant elle est fade et pourvue de deux uniques expressions de jeu. Mark Ruffalo, lui, en fait des tonnes.
Le charme de ce petit film tient à sa légèreté assumée et aux très belles séquences d'enregistrement de l'album dans les rues de New York. Pour le reste, John Carney navigue dans le sillage ultra balisé de la comédie du remariage. Un producteur démodé, blasé et dépressif va trouver en une jeune chanteuse (cocue, déprimée et prête à tout abandonner) un défi à relever et une issue à son mal-être qui l'a poussé à quitter femme et enfant (Catherine Keener, exceptionnelle, et la jeune Hailee Steinfield). Tous deux vont tenter de se reconstruite autour d'un projet musical, celui d'enregistrer un disque sans le soutien d'un label, à l'arrache, dans les rues de New York. Le film s'aventure à sonder la crise de l'industrie musicale et amorce une critique (sage) des méthodes des maisons de disques, mais le tout semble bien superficiel et le traitement ultra conventionnel de l'ensemble saborde ce qui aurait un être une satire intéressante. New York Melody reste un petit film sympathique, sans grande ambition, destiné à un divertissement estival pas déplaisant du tout.
...HB...