"Royal Affair", un film de Nikolaj Arcel

Le scénariste danois de la première adaptation de Millenium, Nikolaj Arcel, livre Royal Affair, un film en costumes sur une période méconnue de l'histoire du Danemark. Porté par des acteurs remarquables, le film séduit par sa mise en scène mais souffre de longueurs. Ours d'argent à Berlin 2012.

Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde au médecin du roi, l’influent Struensee, va changer à jamais le destin de la nation toute entière. Royal Affair relate une page capitale de l’histoire danoise, oubliée des manuels français. La relation amoureuse et intellectuelle entre Caroline Mathilde et Struensee, fortement influencée par les philosophes des Lumières, Rousseau et Voltaire en tête, conduira au renversement de l’ordre social établi, et annoncera les révolutions qui embraseront l’Europe vingt ans plus tard.

Nikolaj Arcel a choisi de se pencher sur un fait historique majeur du Danemark mais totalement inconnu en France -où l'histoire des pays nordiques est globalement ignorée des manuels scolaires. En 1770, le roi fantasque et instable passe plus de temps aux jupons de ses maîtresses qu'à gouverner. Un médecin nommé à ses côtés va user de son influence pour faire passer des lois humanistes avant d'être évincé par ceux qui l'avaient installé. Mais ce qui intéresse aussi le réalisateur, c'est la passion amoureuse que vont vivre ce médecin et la reine, délaissée et mal aimée.

Nikolaj Arcel s'est inspiré de la peinture du XVIIIème pour sa photographie élégante et la mise en scène mélange académisme et nervosité qui reste au plus près des personnages. Mikkel Boe Folsgaard, primé à Berlin 2012 pour son interprétation du roi, entraîne le film dans une folie et un désespoir mélancolique. Quant à Mads Mikkelsen (également à l'affiche de La Chasse), il joue de sa nonchalance inquiétante pour apporter à ce médecin un regard trouble. Alicia Vikander (la reine) est également remarquable. Le film repose aussi sur un scénario bien construit, mais tous ces éléments sont plombés par des longueurs pesantes (les 2h16 sont difficiles) dues en partie à un montage dérythmé. Royal Affair retient surtout l'attention pour Mikkel Boe Folsgaard, que l'on reverra sûrement très bientôt.

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