Critiques ciné et autres.
11 Mai 2013
Le légendaire Robert Redford signe Sous surveillance qui marque son retour devant et derrière la caméra. Un thriller politique classique, efficace mais un peu lisse.
En 1969, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground revendique une vague d’attentats aux Etats-Unis pour protester contre la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés, mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace… Jusqu’à aujourd’hui. L’arrestation de Sharon Solarz, l’une des activistes, remet cette affaire sur le devant de la scène, au point d’attiser la curiosité du jeune et ambitieux reporter Ben Schulberg. Jouant de ses relations au FBI, il rassemble petit à petit les pièces du puzzle, le menant jusqu’à Jim Grant, un avocat apparemment sans histoires… Lorsque celui-ci disparait brusquement, le journaliste se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI.
Robert Redford, 76 ans, est un acteur mythique depuis les années 60, avant d'aborder, comme d'autres de sa génération (Clint Eastwood), une carrière de réalisateur. Lions et agneaux (lire l'article du 27 novembre 2007) était une belle réussite alors que La conspiration (2011) avait déçu. Avec Sous surveillance, il reprend les basiques du thriller politique façon années 70. Il y incarne un ex-activiste devenu avocat rattrapé par son passé face à un jeune journaliste ambitieux (Shia LaBeouf, très fade). L'occasion de revisiter ses thèmes favoris : la recherche de la vérité, l'impact de la Guerre du Vietnam sur la société américaine, l'innocent au cœur d'un complot et un fugitif confronté à ses propres valeurs.
Sous surveillance jouit d'un casting de seconds rôles grand luxe : Julie Christie, Susan Sarandon, Stanley Tucci, Richard Jenkins ou encore Nick Nolte font des apparitions marquantes, assumant (presque) leurs rides et leur âge. Julie Christie était particulièrement familière avec le sujet, compte tenu de ses activités politiques à côté de sa carrière d'actrice. Le film est l'occasion de faire l'examen de conscience des acteurs principaux de l'activisme politique anti-Vietnam et libertaire des années 70. La plupart sont devenus de paisibles bourgeois, exactement ce qu'ils combattaient. Redford déroule la cavale classique d'un homme traqué qui cherche à prouver son innocence. Rien de bien nouveau mais une réalisation efficace, quoique pépère. Sous surveillance se laisse regarder, presque comme le portrait d'une génération d'acteurs passant le relai à une autre.
...HB...