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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"The Lost City of Z", un film de James Gray

James Gray quitte New York pour la première fois et signe avec The Lost City of Z un grand film d’aventures pourtant intimiste. Entre Londres et l’Amazonie, le cinéaste poursuit ses thèmes fétiches : le rapport père-fils et la difficulté pour les personnages à trouver leur place. Magistral et passionnant.

"The Lost City of Z", un film de James Gray

L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…

 

 

Depuis son premier film en 1994 (Little Odessa), James Gray n’a jamais cessé de filmer New York. Après deux films noirs (La nuit nous appartient, The Yards) et deux magnifiques mélos (Two Lovers, The Immigrant), la cinéaste s’attaque à un projet qu’il aura mis près de dix ans à faire naître, une évocation de l’explorateur Percy Fawcett adaptée du roman The Lost City of Z de David Grann. Dans la jungle d’Amazonie, où les difficultés de tournage se sont multipliées, on pouvait imaginer James Gray signer son Apocalypse Now mais, en dépit du récit d’aventures dans lequel il s’inscrit, le film reste fidèle à son auteur, intime, et à son personnage principal, flegmatique.

 

Le film est articulé comme un mouvement de va-et-vient entre Londres et la jungle amazonienne, à l’image du héros écartelé entre sa famille et son désir d’aller découvrir cette cité perdue qu’il nomme « Z » et qui va devenir son obsession. Comme toujours chez James Gray, le héros est confronté à un désaccord avec son « milieu » ou sa communauté – ici, avec la communauté scientifique et l’armée – qui va le pousser à suivre son intuition, quitte à s’opposer à son « clan ». Autre thématique récurrente chez le cinéaste, la force et la complexité des liens familiaux. La relation très forte entre Percy et sa femme n’empêche pas le conflit et, surtout, c’est la relation père-fils qui est au centre du film, entre Percy et son père défunt qui aurait sali, par ses mauvais choix, le nom de famille, et entre Percy et son fils qu’il n’a pas vu grandir mais qui va devenir un allié aussi fervent qu’inattendu. Pour servir ce film passionnant, un casting convaincant est à l’œuvre, Charlie Hunnam (plus connu pour la série Sons of Anarchy), un Robert Pattinson méconnaissable, Sienna Miller bouleversante, et la photographie sublime du génie Darius Khondji (déjà aux commandes de The Immigrant). Captivant dans l’analyse de sa quête intime mais aussi divertissant dans son volet « aventures », The Lost City of Z marque un renouveau dans la filmo sans faute de James Gray.

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