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Un cinéphile dans la ville.

Critiques ciné et autres.

"Wind River", un film de Taylor Sheridan

Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard à Cannes 2017, Wind River est la deuxième réalisation de Taylor Sheridan, scénariste de Comancheria. Entre thriller, drame familial et western enneigé, le film réussit sur tous les tableaux, notamment grâce à Jeremy Renner et Elizabeth Olsen.

"Wind River", un film de Taylor Sheridan

Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

 

 

Taylor Sheridan, acteur mineur dans des séries télévisées des années 90 et 2000, et devenu en trois ans un des scénaristes les plus en vue, grâce au succès de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve, qui entamait une trilogie sur « la frontière américaine moderne » selon Sheridan. L’année suivante, David Mackenzie réalise l’excellent Comancheria, dont Wind River serait le reflet renversé, passant du soleil écrasant de la frontière sud (Texas / Nouveau-Mexique) aux entendues enneigées et hostiles du Wyoming, au sein d’une réserve amérindienne, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Le scénariste a décidé de revenir à la réalisation (après un film d’horreur, Vile, en 2011) pour clore cette trilogie.

 

Au cœur du film se situe, selon le cinéaste, « le plus grand échec de l’Amérique : la réserve amérindienne (…) et aussi, à un niveau plus global, l’étude des conséquences nées du fait de forcer un peuple à vivre sur une terre qui n’était pas destinée à l’accueillir. » D’autres films ont déjà montré les ravages de l’alcool, de la drogue et la violence qui règne dans ces réserves (récemment Les chansons que mes frères m’ont apprises de Chloé Zhao ou Certaines femmes de Kelly Reichardt) mais Wind River l’aborde sous l’angle du thriller / western avec un scénario, une mise en scène et un montage particulièrement bien pensés. L’enquête du FBI est intimement liée au sort des Amérindiens, confinés sur une terre hostile et qui n’offre aucun autre horizon que la neige et la brutalité de la nature, et que le réalisateur observe avec une grande empathie sans jamais tomber dans le misérabilisme. Comme pour Comancheria, Nick Cave et Warren Ellis composent une BO somptueuse et Wind River est l’occasion de retrouver un rôle à la hauteur du talent d’Elizabeth Olsen, révélée dans le magnifique Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin et que l’on croyait perdue dans des blockbusters sans âme. Un grand western politique et poétique.

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